Il est seul, si proche et si loin. Je pourrais presque le toucher si je baissais la vitre.
Le regard absent, perdu sur un point sans appui. Je suis sur sa trajectoire mais il ne me voit pas. Il ne peut pas me voir, presque plus rien n'existe.
A quoi ça tient ce moment où l'on bascule hors de soi pour fuir la misère qui s'acharne ? Quand devient-on un homme sans saison, sans une seule raison de penser à demain ?
Des fringues à bout, comme lui, enfilées les unes sur les autres. C'est l'été, même la chaleur ne veut pas de lui.
Sa main m'obsède. Cette main qui s'attache encore à la vie. Un chien, couché contre lui. La main accrochée au pelage, la main qui supplie. Reste encore un peu, chienne de vie, ne t'en va pas tout de suite.
Crédit photo Pixabay - Récit le Vent du changement